lundi

Oneohtrix Point Never - Le jardin dans la corbeille


"Une part de ma technique de composition est anthropologique, archéologique. J’aime les déchets, j’aime ce qui est rejeté comme anachronique, obsolète, car je crois que ces choses n’auraient pas dû être abandonnées, qu’elles sont plus importantes, ou au moins aussi importantes que tout ce qui remplit les livres d’histoire. On peut les utiliser dans une nouvelle approche des formes. A la fin, tout revient pour moi à une forme. Il ne s’agit pas juste de regarder en arrière avec nostalgie, mais de chercher de nouvelles formes, sans être limité par aucune technique, car il n’y a aucune raison de l’être."

Huitième album de l’américain Daniel Lopatin, Garden of Delete sonne comme la synthèse (numérique, chaotique, quantique) de l’époque. De percussions MIDI en voix robotiques pitchées, de chorales synthétiques en arpeggiators saturés, « G.O.D. » est moins electronica nostalgique que pop formaliste, maniériste, baroque, ancrée avant tout dans la matière sonore, rendue presque aussi concrète qu’un bloc de béton ou un pic à glace frappant un zinc. De manière viscérale, organique, anxieuse, ce « jardin des effacés » (salon des refusés, art dégénéré ?) semble vouloir sortir de l’oubli et de l’évaporation les déchets et résidus, autant sonores qu’idéels, que notre surconsommation culturelle produit à outrance, et à perte. Apocalyptique, ce « Garden of delete » révèle et sauve l’inouï (au sens d’inentendu) de l’ostracisme historique pour le transformer et le sublimer en fleur mutante, tournoyante comme une pensée, et lui donner une nouvelle vie, une nouvelle enfance. Rencontre avec le passionnant Daniel Lopatin : 

http://www.chronicart.com/musique/oneohtrix-point-never-le-jardin-dans-la-corbeille/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire