jeudi

Jamais Seul

Dans le métro parisien, après...




la galerie des sales gueules continue avec...

mercredi

L'exercice de l'Etat

Le cinéma français.


Le cinéma américain.

Wrong Move



J'aime beaucoup quand Scott Pilgrim gagne le "spécial pouvoir de la confiance en soi", et les autoroutes désertes que Ramona Flowers emprunte dans son cerveau. Et généralement, le soupir blasé, un peu déçu, que poussent les "evil-exs" quand Scott Pilgrim, encore et toujours, succombe aux tentations.

jeudi

Musique de chambres



"Dans le cinéma de Sofia Coppola, la musique sert cette transfiguration, comme le moule de latex entoure le visage de Stephen Dorff dans Somewhere : tubes qui sonnent toujours un peu creux (Air), formes vides dans lesquelles se lover, les chansons sont aussi des chrysalides, des matrices où l’on mature, comme Scarlett Johansson dans son bain, dans un train, un casque de walkman sur les oreilles. Lieux de repli, de refuge, de solitude, les chansons consolent de la solitude (Alone in Tokyo de Air dans Lost In Translation), ou la soulignent ironiquement (dans Somewhere avec So Lonely de Police ou I'll Try Anything Once des Strokes et ces paroles terribles : « Oh everybody plays the game/And if you don't you're called insane »). L’exil est ce non-lieu solitaire de la transformation, et la musique le fil qui nous relie au monde extérieur, comme l’illustre littéralement dans Virgin Suicides, la scène de ping-pong téléphonico-musical entre les filles et les garçons : lorsque les sœurs Lisbon passent Alone Again, ballade 70’s de Gilbert O'Sullivan qui débute par la confession d’une envie de suicide, elles communiquent autant leur angoisse et dévoilent presque la fin du film (...)"

Extrait de l'article paru dans le Hors-Série de 3 Couleurs consacré à Sofia Coppola.

L'occasion de rendre un petit hommage au très joli blog Vinyl on Film























mercredi

I'm a little dinosaur

Je cherche un cadeau pour Kim le jour de son anniversaire et je retrouve cette compilation à laquelle nous avons participé tous les deux en 1996.

























Le soir, je regarde la page du 6 avril dans le livre "Fortune Cookies" de Ramuntcho Matta et David König :

Le retour du fils prodigue



Bertrand Belin : Dans Tout a changé, un type part, vit des expériences, s’enrichit au contact d’un monde qu’il a tardé à découvrir, et, aveuglé par les feux d’artifices de son expérience, quand il revient chez lui galvanisé, il regarde autour de lui et dit : « Rien n’a changé ». Mais ses parents, les autochtones, lui répondent que si, que tout a changé, pas dans les mêmes proportions, mais que la commode n’était pas là et que pour eux, ça a relancé leur vie de six mois de nouveauté…

« Ca fait penser moins… » dit la chanson.

Oui, « La cave est vide, la mare est comblée », ça signifie : « On s’est débarrassés de tes affaires, de ce qui nous encombrait. » Ca fait penser moins. Mais moins à lui aussi… Ca allège de la torpeur de son absence...

Extrait d'un entretien sur Chronic'art 






































Rembrandt - Le retour du fils prodigue

Evangile selon Saint Luc 15:11–32

mardi

Men Machines


 « Quand j’ai découvert que j’étais sourde, au lieu de m’angoisser, ma première réaction a été la surprise d’entendre la vie, la vie intérieure. Quand tu es sourd, tu n’entends pas les sons extérieurs, mais tu entends tout ce qu’il y a à l’intérieur, que tu n’entends pas normalement : ton sang qui pulse, ton cœur qui bat... Ma première réaction a donc été de me dire "Ah c’est fulgurant cette vie qu’il y a à l’intérieur ! Je survis.". Et ma seconde réaction, a été de me sentir dans une bulle, dans un cocon, préservée, en sécurité. Je suis alors partie en convalescence en Haute-Savoie, dans un chalet, sans eau ni électricité. Là, j’avais une harpe, et je me suis soignée à l’intuition. Tous les jours, pendant près d’un an, je jouais de la harpe, et il y avait une sorte de frottement qui se passait. C’est la résonance osseuse : quand tu joues d’un instrument et que tu chantes la même chose, même si tu ne t’entends pas, il y a une espèce de résonance, de frottement entre les deux, et c’est à partir de ça, en travaillant quotidiennement, que je me suis soignée, sans  trop savoir ce que je faisais. Quand j’avais des acouphènes, je chantais la même note que l’acouphène dans ma tête, et hop, il partait. Je faisais des sons bizarres avec ma bouche. Ou de la psalmodie, comme dans les liturgies, en faisant résonner la voix. Et petit à petit, j’ai commencé à entendre plus, et puis c’est revenu. J’ai encore quelques lésions, je n’entends pas quelques hertz très aigus, mais ça ne me gêne pas, ni dans la vie, ni pour la musique, je fais avec. »
Emmanuelle Parrenin, extrait d'un entretien paru dans Usbek & Rica #4

 « En tant que musiciens, on joue des instruments, et on créé ce langage, le son, avec des guitares, des batteries, que l’on joue avec notre corps. Mais quand on ouvre la bouche et que l’on commence à chanter, on ne s’exprime plus à travers le corps, mais à travers l’âme. C’est une résonance à l’intérieur de nous, qui passe par notre cavité interne, notre diaphragme, nos cordes vocales : c’est une machine, très élaborée, très évoluée. Chacun porte en soi ce potentiel sonore, que nous utilisons pour communiquer, par le langage, mais quand nous chantons, ce son devient de l’art, un langage transcendant. Nous avons tous cette capacité et chaque voix est idiosyncrasique, différente, unique. C’est pourquoi aux États-Unis certains l’appellent « la harpe sacrée », parce que ce n’est pas une machine créée par l’homme, mais une machine dessinée à l’intérieur de nous par Dieu, un instrument sacré. » 
Sufjan Stevens, extraits d'un entretien à paraître dans 3 Couleurs



 « Nous concevons notre ensemble comme un organisme, un peu comme un corps humain. Chaque partie du corps a une fonction bien déterminée, mais ce sont leurs actions conjointes qui le font vivre. Dans le corps humain, tout marche ensemble : il y a le cœur, il y a le sang, tout est en mouvement perpétuel. Ce que nous recherchons est donc un mouvement interne à l'ensemble, mais qui doit être harmonieux. D'où le nom de notre formation, Le Jardin Harmonieux. »